C’est à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la corruption. L’activité se déroule au mois de décembre 2020 à l’hôtel Exodus de Bukavu. Une cinquantaine des personnes participent à ladite sensibilisation. Les participants à la commémoration de la journée internationale de lutte contre la corruption sont venus du Gouvernement provincial du Sud-Kivu, des Commissions ressources naturelles et ECOFIN de l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu, des Organisations de la Société Civile, la PNC, les Médias, du secteur privé, des services étatiques. Pendant cette journée, ils ont échangé sur contexte de l’activité depuis l’an 2003, la Convention des Nations Unies a consacré la date du 9 décembre de chaque année à la commémoration de la journée internationale de lutte contre corruption.
Monsieur Raoul KITUNGANO, Coordonnateur National de l’ONG Justice Pour Tous a, d’entrée de jeu, montré le pourquoi de cette activité de commémoration de la journée internationale de lutte contre la corruption. Il a, à cet effet, renseigné que dans le cadre du projet de renforcement du système de taxation minier pour le développement en RDC, mis en œuvre par Justice Pour Tous avec l’accompagnement technique et financier de Fonds des Nations Unies pour la Démocratie, son organisation a voulu travailler la question de la corruption, en voulant justement savoir le pourquoi de la corruption, quelles seraient les causes de la corruption, les acteurs impliqués et les conséquences de la corruption.
« Telle est la raison pour laquelle l’Organisation Justice Pour Tous a invité les participants à réfléchir sur tous ces aspects en vue d’envisager les pistes alternatives. Dans ces réflexions, l’on devrait savoir quel est le rôle de la Société Civile, des parlementaires provinciaux, de la PNC, des services étatiques et privés, etc. bref de toutes les parties prenantes dans la lutte contre la corruption » a-t-il précisé.
L’Honorable Pitchou KANSILEMBO, l’Elu provincial a présenté les résultats d’une Commission d’enquête parlementaire à laquelle il a participé. De ces résultats, il ressort qu’en Province du Sud-Kivu, plusieurs cas de corruption sont signalés au niveau de Ruzizi. Pourtant, l’on signale la perte de beaucoup de recettes et bénéfices pour la province. Du côté de Muhumba, les minerais traversent frauduleusement vers le Rwanda. Cette pratique s’observe également à la frontière de
Ruzizi I, malheureusement en complicité avec certains services étatiques tels que la DGDA.
L’on note aussi la présence des bureaux illégaux au niveau de la frontière. Chez AMSAR, l’on remarque des entrées frauduleuses des vaches en provenance du Rwanda, justement parce que les services de l’Etat affectés à cet endroit sont corrompus. Du côté de la frontière de Kavimvira, Kalundu, Kasenga, Ginki, l’on souligne la présence des plusieurs services étatiques illégaux qui rançonnent et occasionnent la corruption et la fraude.
A l’issue de la séance de lancement du projet de renforcement du système de taxation minière en RDC, quelques recommandations ont été formulées entre autres, la création d’ un guichet unique des taxes dans le secteur minier ; Que le Gouvernement s’investisse dans la clarification de la nomenclature ; Que tout le monde participe dans le changement de mentalité ; Que le Gouvernement provincial s’investisse pour que la nomenclature de taxes et impôts soit respecté de manière stricte, par les services de la DPMER et le service d’assiette ; Que le Gouvernement provincial institue un guichet unique, avec un seul compte pour toutes les taxes de la province ; Effectuer des visites collectives sur les sites d’extraction d’or par le biais des associations professionnelles, en vue de vérifier leur conformité et d’assurer qu’ils font de la transparence et de la lutte anticorruption leur priorité ; Revoir le prix de la carte de négociant à la baisse pour faciliter son opération ; Mettre en œuvre un processus de diligence raisonnable exhaustif et uniforme tout en prenant en compte les risques liés à la corruption.Service de communication de JPT